jeudi 7 février 2008

Groupama 3 dans l'Océan Indien.

Le passage du cap des Aiguilles* est le deuxième point intermédiaire du Trophée Jules Verne : Groupama 3 y accumule 23 heures et 30 minutes d'avance sur Orange II en 2005 en atteignant la longitude 20° Est après 13 jours 8 heures et 47 minutes ! Un nouveau temps de référence remporté ce mercredi à 17 heures 37.


En quittant l'océan Atlantique, Groupama 3 a déjà parcouru 7 200 milles, soit plus d'un quart du parcours du Trophée Jules Verne, comptabilisé à 24 530 milles selon une route optimale possible. Et en conservant 23 heures et 30 minutes d'avance sur le temps de référence de Orange II au passage du cap des Aiguilles, limite extrême de l'Afrique du Sud, Franck Cammas et ses hommes démontrent qu'ils sont bien dans le tempo d'un Trophée Jules Verne en dessous de cinquante jours... Malgré des conditions météorologiques plus délicates à négocier qu'il y a trois ans, Groupama 3 n'a pas perdu de temps sur la descente de l'Atlantique Sud et conserve donc tous ses espoirs de battre le record de vitesse autour du monde. L'équipage a pourtant dû batailler avec de nombreux empannages et cumuler plus de milles que son prédécesseur pour parvenir, sur la tranche de parcours entre l'équateur et l'Afrique du Sud, à grappiller 2 heures et 57 minutes.

« Normalement, nous devrions améliorer le temps de Orange II en entrant dans l'océan Indien, mais ça ne va pas se jouer à beaucoup ! Nous avons fait beaucoup plus de route que Bruno Peyron dans l'Atlantique Sud, et repartir dans le Nord au début de l'océan Indien ne nous place pas super bien pour la suite. Le maxi catamaran avait fait un super parcours entre l'équateur et l'Afrique du Sud mais nous sommes quand même dans les temps du Trophée Jules Verne... C'est réconfortant ! Certes nous sommes déçus par une météo qui nous complique la vie, mais ce temps intermédiaire nous remet un peu de baume au coeur... » précisait Franck Cammas à la vacation radio de ce mercredi midi.

De la plume dans l'Indien

La difficulté se situe en effet pour les trois jours à venir car Groupama 3 ne va pas pouvoir suivre une route habituelle. A cause de la grosse dépression qui file sous les étraves du trimaran géant, générant une mer très grosse voire énorme avec 12 mètres de creux, Franck Cammas et ses neuf équipiers devront donc suivre une route plus Nord. Et parcourir 700 milles de plus ! Mais pour éviter cette grosse « plume », il faut savoir faire le dos rond...

« Nous ne devons pas trop réduire la toile pour ne pas être rattrapé par les calmes, mais si les conditions deviennent trop mauvaises, nous abattrons un peu plus... Le vent ne sera pas trop fort dans les jours à venir, environ 25 noeuds, mais à 500 milles dans notre Sud, il y a 70 noeuds avec une grosse houle qui risque de nous gêner dès demain matin. On devrait retrouver un océan plus maniable dès demain soir, ce qui nous permettra de remettre le cap à l'Est (et non du Nord-Est)... Mais c'est la règle du jeu : Orange II a aussi perdu des heures sur certaines périodes. »

Petite avarie de cloison

De plus, le skipper de Groupama 3 indiquait qu'une cloison s'était décollée il y a une semaine : « Nous sommes dans une zone avec des vagues de cinq mètres qui sont bien orientées mais ensuite, à dix degrés près, ça peut changer la donne... A cause des chocs qui provoquent des ondes vibratoires de l'avant à l'arrière, tout est secoué à l'intérieur, les hommes et la structure. Une cloison s'est ainsi décollée il y a une semaine : on a stratifié mais il faut encore intervenir... Cela a un peu chamboulé l'organisation à bord puisque je fais la navigation et Yves Parlier s'occupe du chantier : ce n'est pas évident. On a un tout petit peu levé le pied à la barre, mais ça n'a pas changé grand-chose sur la route et sur la vitesse moyenne. Le pire moment va être dans 24 heures quand la mer sera plus par le travers... Vivement que ça passe ! »

Stéphane Guilbaud, team manager du trimaran, explique la situation : « La partie concernée est une cloison centrale du bras arrière, dénommé C-0 parce qu'elle se situe juste au milieu du bras. Pour l'instant, cette petite avarie ne pose pas de problème et l'équipage est en fin de réparation. La première partie de l'intervention a consisté à poser une plaque de carbone boulonnée le lendemain de l'incident... La cause du problème vient du fait que ce n'est pas assez solide au vu des efforts encaissés. Le team technique avait déjà rencontré ce problème sur Groupama 2, sans que cela empêche le trimaran de finir ses courses.» Les conditions de navigation ne vont donc pas être très agréables ces prochaines 48 heures...

*Cap des Aiguilles : Cap de Bonne Espérance

( article: site Franck Cammas Groupama 3 )

1 commentaire:

Stolvezen a dit…

Il avance, il avance.
C'est dommage qu'il doive emprunté une route un peu plus longue, mais c'est souvent le cas lorsque l'on se retrouve confronté aux éléments.
Bon courage à lui.